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Le passé au présent...
6 juin 2013

Usines détruites, la fin d'une époque.

Lorsque j'étais gamine, les usines faisaient partie de notre environnement, il y en avait partout. Plusieurs fois par jour, a heures fixes les "sirènes" appelaient ouvriers et employés au travail.

Le quartier, comme beaucoup d'autres, vivait au rythme des usines, je sais il y régnait une sorte de paternalisme, mais a cette époque, les patrons logaient leurs ouvriers très décemment (mes grands parents avait une maison qui dépendait de l'usine et qu'ensuite ils ont acheté pour une somme très raisonnable), mais il y avait beaucoup de travail, et pas encore de multinationale ni d'actionnaires voraces indifférents au sort des ouvriers.

A 4 heures du matin, des cars entiers amenaient  les travailleurs venant du Pas-de-Calais et de Belgique.

 

usine tiberghien

 

                                                                                     Les usines P & J Tiberghien.

Elles tournaient 24 heures sur 24. Elles produisaient les plus beaux fils pour le tissage des draperies, des fils a tricoter connus dans le monde entier , des bas "nylon" dont les riches clientes de chez Christian Dior ignoraient même qu'ils avaient été fait à Tourcoing, dans les vastes ateliers de Jules de Surmont !

 

Puis un jour, la Chine et autres pays des rivages méditerranéens nous ont fait concurrence avec des textiles bon marché et une main d'oeuvre sous-payée, et une a une les usines ont été fermées, détruites laissant les quartiers en "terrain vague", plus de sirènes, "elles se sont tues" comme disait Maxence Van der Merssch, émouvant et réaliste écrivain du Nord.

 

 http://www.maxencevandermeersch.fr/

  

100_2162

 

                                                                               Destruction de l'usine Masurel, rue de Wailly.

Les cheminées ne fumaient plus et furent abattues, la dernière est tombée dans un grand cri de douleur.

 

la fin d'une époque

 

 

                                                          Destruction de l'usine Tiberghien et "abattage" de la dernière cheminée.

Telle est la rançon d'un soi-disant grand marché international qui ne fait que détruire et appauvrir les gens.

 selma cayol

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Commentaires
S
la cheminée de la photo est celle de chez paul et jean tiberghien, c'est mon frère dont on voit un bout du jardin en bas a droite qui les a prises lors de la démolition de l'usine.
F
J'ai bien connu les cars des filles des mines ... A ce propos, cette semaine précédent le 28-6-13 j'ai vu sur france 3 une info signalant que La Redoute cessait de financer (après une quarantaine d'années) un car pour ses ouvrières venant des régions minières ! Ce qui signifiait pour beaucoup la fin de l'emploi car pas de permis ou pas de véhicule ... Quelques cheminées ont été sauvegardées et des associations s'y intéressent. J'ai vu un projet sympa d'illuminations.
F
Le capitalisme mondial.... Qui detruit les communautes, la fierte de l' heritage, le travail ! Mais nous avons connu les filatures, les autobus, les sirenes, les chaudieres... et le co-operative de l' usine. Merci de mettre toutes ces photos sur ton site !
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