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Le passé au présent...
4 juin 2013

Constantin le frère sacrifié.

Après avoir mis au monde deux filles, Marie Stéphanie Elise en 1861 et Marie Yveline Sidonie en 1863, Marie Sophie Elise Degrave épouse de Constantin Aimable Duvochel accoucha enfin d'un garçon le 14 janvier 1866 que l'on prénomma Auguste Joseph Constantin. Il fut sans aucun doute un joli bébé joufflu et protégé comme le seul fils d'une famille puisse l'être. Pendant ce temps, Marie Sophie fit encore une fille Héloise Marie Philomène en 1868.

Tout allait bien dans la famille jusqu'a ce que Marie Sophie rendit l'âme en 1871 à 28 ans, laissant un veuf de 42 ans et quatre jeunes enfants.

Marie Sophie tenait un petit héritage de ses parents en terres chanvrières, qui a l'époque rapportaient pas mal. Son père lui avait recommandé de laisser ces terres a son fils. Hélas, le fils tant chéri était un enfant certes, en bonne santé, mais simple d'esprit, un "innocent" . Les soeurs Duvochel n'entendaient pas laisser cet héritage dans les mains d'un "idiot de village" qui ne savait ni lire, ni "écrire, qui passait son temps dans les champs, le nez au ciel, son petit panier au bras.Il était connu dans le village et rendait de petits services.

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Marie Stéphanie, la plus dure, se maria en février 1883 avec Jules François Joseph Pidoux de triste réputation, tant il aimait provoquer et offusquer les gens. Dans les conversations autour de la table de famille, ce sujet revenait souvent, que faire de "l'innocent" qui coute, ne rapporte rien et avec qui il faudrait partager l'héritage ?

Le jeune Constantin aimait se promener dans le parc du chateau de Monsieur Adolphe Vandesmet le propriétaire de la filature du même nom, et Madame Flore Vandesmet l'aimait beaucoup, lui-même lui était très attaché.

Quand Madame Flore Vandesmet mourut à Paris en 1888. Constantin en avait  éprouvé un grand chagrin.

Un jour alors qu'il était comme chaque matin parti au village ou a travers champs, il disparut. On ne le retrouva jamais...

A la mort de Monsieur Vandesmet en 1898, en ouvrant le caveau de famille, telle ne fut pas la surprise d'y trouver des ossements, mais l'époque n'était pas à la recherche ADN a tout prix, et les ossements enlevés et enterrés en terre commune, tout le monde oublia la chose.

Après la seconde guerre mondiale, la psysionomie du village avait quelque peu changée, des travaux furent entrepris. Un habitant fit creuser un terrain afin d'y construire un garage, et là, surprise on y découvrit les reste d'un petit panier d'osier très abimé, rongé par des insectes, mais parfaitement reconnaissable en tant que " petit panier"... Ma mère se souvenait encore de cette histoire que lui avait raconté son grand-père, le mari de Marie Stéphanie quand celle-ci était absente.

Constantin, à la mort de sa protectrice, avait-il dans sa tête  d'innocent pensé la rejoindre en entrant dans le tombeau dont il n'a pas su sortir, mais dans ce cas, il aurait pris avec lui son panier. Avait-il été "rayé" du testament de la manière la plus physique qui soit ? Ceux qui savaient ne sont plus, mais le remord a du les ronger jusqu'au seuil de la mort.

Ce pauvre enfant ne méritait pas ça. La cupidité humaine n'a aucune limite.

selma

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